THE CULT OF THE NATION IN FRANCE: INVENTING NATIONALISM, 1680-1800

(Cambridge, Mass.: Harvard University Press, 2001)

 

By David A. Bell

 

ORIGINAL CITATIONS

 

This file contains the original text of all material that appears in my own translation in The Cult of the Nation in France, in the original spellings. Most, but not all of this material is in French. In a few cases I drew my material from published English translations of the original, or from English-language secondary sources that quoted in English. In these cases, I have limited myself to providing references to these sources.


Introduction

 

Page 1

 

« Le temps est arrivé d'écrire sur les nations ».

 

« Louis doit mourir parce qu’il faut que la patrie vive ».

 

Page 2.

 

« sentiment doux »

 

« cette terreur sombre qui nous enveloppe, et ces usages obscurs où les spectateurs effrayés croient apercevoir l'annonce de la tempête ».

 

« Nation française, vous n’êtes pas faite pour recevoir l’exemple, mais pour le donner. »

 

« l'homme est susceptible d'une perfection indéfinie; […] sa perfection dépend des lumières qu'il acquiert ».

 

« il faut, il faut absolument renouveler la génération présente, en formant en même temps la génération qui va venir; il faut faire des Français un peuple nouveau. »

 

« un moyen infaillible de communiquer incessament, tout-à-l'heure, à tous les Français à la fois, des impressions uniformes et communes ».

 

« une révolution dans les têtes et dans les coeurs, comme elle s'est faite dans les conditions et dans le gouvernement ».

 

« par les sens, par l'imagination, par la mémoire, par le raisonnement, par tout ce que l'homme a de facultés ».

 

« leçon[s] de morale. »

 

« une éducation aimable, séduisante, enchanteresse ».

 

« Des peuples à la fois agricoles et commerçants ».

 

Page 3.

 

« Ce secret a bien été connu des prêtres qui, par leurs catéchismes, par leurs procesions […] par leurs cérémonies, leurs sermons, leurs hymnes, leurs missions, leurs pélérinages, leurs patrons, leurs tableaux, et par tout ce que la nature et l'art mettaient à leur disposition, conduisaient infailliblement les hommes vers le but que les prêtres proposaient. Ils s'emparaient de l'homme dès sa naissance; ils s'en saississaient dans le bas-âge, dans l'adolescence, dans l'âge mûr, à l'époque de son mariage, à la naissance de ses enfants, dans ses chagrins, dans ses fautes, dans l'intérieur de sa conscience […] dans ses maladies et à sa mort. C'est ainsi qu'ils sont parvenus à jeter dans un même moule, à donner une même opinion, à former aux mêmes usages tant de nations différentes de moeurs, de langage, de lois, de couleur et de structure, malgré l'intervalle des monts et des mers. Législateurs habiles, qui nous parlez au nom du ciel, ne saurions-nous pas faire pour la vérité et la liberté ce que vous avez fait si souvent pour l'erreur et l'esclavage? »

 

« terreur sombre »

 

Page 4.

 

« des impressions uniformes et communes ».

 

Page 8.

 

« jeter dans un même moule […] tant de nations différentes de moeurs, de langage, de lois, de couleur et de structure. »

 

Page 9.

 

« Ce peuple est devenu adorateur de sa patrie, sans avoir jamais su, avant la Révolution, ni ce que c'était une patrie, ni même ce mot ».

 

Page 10.

 

« Sur l’amour de la patrie ».

 

« L’esprit des nations ».

 

« Pour élever donc une République Françoise à l'Origine de la Nation, & retrancher les Vices contraires à la Nature d'un Etat libre ».

 

« les suppositions les plus singulières ».

 

Page 11.

 

« l’esprit général des nations ».

 

(note 41, page 224) : « Combien il faut être attentif à ne point changer l’esprit général d’une nation ».

 

« physionomie nationale », « institutions nationales », « des vains préceptes ».

 

« les droits de la nation ».

 

"L'on observe que jamais l'on n'avait répété les noms de nation et d'État comme aujourd'hui. Ces deux noms ne se prononçaient jamais sous Louis XIV, et l'on n'en avait pas seulement l'idée ».

 

« L'épithète de National est dans toutes les bouches […] Une marchande des fruits criait l'autre jour dans les rues, en vendant sa marchandise : prunes Nationales, pommes Nationales ».

 

« des diners proprement patriotiques ».

 

Page 12.

 

« les vrais patriotes s'affirmeroient dans leurs sentimens […] On se diroit: Pourquoi ne ferois-je pas ce qu'un tel a fait; il étoit François, je le suis comme lui ».

 

For titles of patriotic pamphlets, see footnotes.

 

« Je n'entends de toutes parts que de cris en faveur de la Patrie. Je ne vois que des Ouvrages où l'on recommande le patriotisme ».

 

Page 14.

 

« Le principe de toute Souveraineté réside essentiellement dans la Nation ».

 

« dans toutes les communes de l’Empire il serait élevé un autel de la Patrie, sur lequel serait gravée la Déclaration des Droits avec l’inscription : Le citoyen naît, vit et meurt pour la patrie ».

 

« [Les Français] s’apperçoivent bien qu’ils ne sont pas une Nation, ils veulent le devenir. »

 

« ce peuple, formé de l'assemblage d'une multitude de petites nations différentes, ne présent[e] pas un corps de nation ».

 

"La France n'est qu'un agrégat inconstitué de peuples désunis ».

 

« dès l'instant que nous avons été réellement une nation ».

 

« Quel est notre devoir en organisant l’instruction? C’est de former des républicains ; c’est encore de former des Français, de faire adopter à la nation une physionomie qui lui soit propre et particulière ».

 

Page 15.

 

« fondre tous les citoyens dans la masse nationale ».

 

Page 18.

 

« D’autres pays ont pu devoir à l’économie, á la religion, á la langue, á la communauté sociale ou ethnique, á la culture même le nerf de leur cohésion et le secret de leur être-ensemble. La France les a dus à l’action volontaire et continue de l’État ».

 

Page 19.

 

« Le François […] voit dans la nation entière sa propre famille ».

 

« En France, la nation ne forme presque qu'une grande famille ».

 

« La patrie est, pour nous, une seconde et vaste famille dont tous les membres sont liés par une espèce de fraternité civile ».

 

« La France, ne compos[e] plus qu’une même famille de frères ou d’égaux ».

 

« Tous les Français sont frères et ne composent qu’une famille ».

 

« Mes très chers frères ».

 

Page 21.

 

« l’homogénéisation de l’humanité ».

 

Chapter I

 

Page 22.

 

« Moyse […] forma et executa l’étonnante entreprise d’instituer en corps de nation un essaim de malheureux fugitifs […] et […] lui donnoit cette institution durable […] qui subsiste encore aujourd’hui dans toute sa force ».

 

« La nation existe avant tout, elle est l' origine de tout ».

 

Page 23.

 

« C'est à vous que je demanderai secours, mon noble pays; il faut que vous nous teniez lieu du Dieu qui nous échappe, que vous remplissiez en nous l'incommensurable abîme que le christianisme éteint y a laissé. Vous nous devez l'équivalent de l'infini ».

 

Page 29.

 

« Le Seigneur, en créant ces globes de feu qui roulent sur nos têtes; en tirant des entrailles de la terre ces fleurs et ces fruits qui réjouissent alternativement notre vue; en ordonnant au soleil de suivre sa course, sans jamais l'interrompre; en traçant aux planètes et aux étoiles une route dont elles ne peuvent s'écarter, a voulu nous apprendre ce que c’est que l'ordre et l'harmonie, et nous engager, par ce magnifique spectacle, à imiter dans notre conduite un si bel arrangement et un si beau plan. Chaque créature se tient à sa place, chaque être fait sa fonction, et il n'y a que l'homme qui trouble et qui dérange l'univers; il n'y a que l'homme qui, ne retenant de ses devoirs que ce qui lui plaît, élève un chaos dans son propre coeur, qui insulte Dieu lui-même et qui défigure la société ».

 

Page 30.

 

{note 35, p. 232) : « la Nation est la résultante et l'expression du passage d'une société structurée par l'assujetissement à un principe d'ordre externe à une société structurellement sujette d'elle-même […] La racine de la transformation est religieuse; elle repose sur l'exploitation d'une virtualité fondamentale du christianisme, à savoir le désemboîtement de l'ordre célèste et de l'ordre terrestre ».

 

Diderot quoted in English in Daniel Gordon, Citizens without Sovereignty: Equality and Sociability in French Thought, 1670-1789 (Princeton, 1994), p. 82.

 

« les entrailles de la Patrie déchirées par les mains de ses propres enfants ».

 

« [met] tour à tour le poignard dans la main des rois pour égorger les peuples, et dans la main des peuples pour assassiner les rois. Voilà, Sire, un grand sujet de méditation que les princes doivent avoir sans cesse présent à la pensée ».

 

Page 34.

 

Fénelon quoted in English in Lionel Rothkrug, Opposition to Louis XIV: The Political and Social Origins of the French Enlightenment (Princeton, 1965), pp. 284-5.

 

Page 36.

 

« Les Sociétés des hommes sont fondées sur l'un de ces deux principes, l'amour de la patrie, ou l'attachement à un culte exclusif ».

 

« Quelques moralistes modernes osent faire entendre que tous les devoirs de l'homme émanent du principe de la société, c'est-à-dire, que si nous vivions séparés de toute société, nous n’aurions point de devoirs. Doctrine détestable […] ».

 

Page 37.

 

« La religion de l’homme et celle du Citoyen […] [C]ette Religion sainte, sublime, véritable […] n’ayant nulle rélation particulière avec le corps politique laisse aux loix la seule force qu’elles tirent d’elles-mêmes sans leur en ajouter aucune autre, et par-là un des grands liens de la société particulière reste sans effet ».

 

Page 38.

 

Encyclopédie quoted in English in Daniel Gordon, Citizens without Sovereignty: Equality and Sociability in French Thought, 1670-1789 (Princeton, 1994), p. 83.

 

« une seconde divinité ».

 

« une seconde déité ».

 

« une vaste chaîne dont le premier anneau tient à la Divinité ».

 

« amour sacré ».

 

Petition of Agitators quoted in English in Mary Anne Perkins, Nation and Word, 1770-1850: Religious and Metaphysical language in European National Consciousness (Aldershot, 1999), p. 270.

 

Page 39.

 

« Moyse […] forma et executa l’étonnante entreprise d’instituer en corps de nation un essaim de malheureux fugitifs, sans arts, sans armes, sans talents, sans vertus, sans courage, et qui n’ayant pas en propre un seul pouce de terrain faisoient une troupe étrangère sur la face de la terre. Moyse osa faire de cette troupe errante et servile un corps politique, un peuple libre, et tandis qu’elle erroit dans les déserts sans avoir une pierre pour y reposer sa tête, il lui donnoit cette institution durable, à l’épreuve des temps, de la fortune et des conquérants, que cinq mille ans n’ont pu détruire ni même altérer, et qui subsiste encore aujourd’hui dans toute sa force, lors même que le corps de la nation ne subsiste plus ».

 

« assembler des brigands ».

 

« Numa […] le rendit solide et durable en unissant ces brigands en un corps indissoluble, en les transformant en Citoyens, moins par des loix, dont leur rustique pauvreté n’avoit guère encore besoin, que par des institutions douces qui les attachoient les uns aux autres et tous à leur sol en rendant enfin leur ville sacrée par ces rites frivoles et superstitieux en apparence ».

 

Page 40.

 

« Le philosophe n'est d'aucune patrie ».

 

Voltaire quoted in English in Dena Goodman, The Republic of Letters: A Cultural History of the French Enlightenment (Ithaca, 1994), p. 58.

 

Page 41.

 

« Nous avons vu la raison humaine se former lentement par les progrès naturels de la civilisation ».

 

Page 43.

 

« "l'Angleterre, pays affreux dont les habitans [sont] rendus féroces par la chair sanglante qu'ils dévoroient ».

 

Page 44.

 

« Il fut accusé de Papisme, & convaincu d'avoir exercé l'humanité envers deux François, crime irrémissible en Angleterre ».

 

« [un Anglois qui] entendoit prononcer le nom François sans convulsion ».

 

« Ses principes outrés d'honneur patriotiques ».

 

« Le gros de la nation Angloise a pour les François une haine invétérée ».

 

« cette ridicule opinion de leur excellence ».

 

« Ils n'ont persévéré constamment que dans la haine qu'ils ont jurée aux Français, & dans l'acharnement puérile à nous ridiculier sur nos modes ».

 

« ils nous haïssent et nous haïront toujours ».

 

« ces haines nationales, & ces rivalités odieuses »

 

« préjugé fatal ».

 

« des injures atroces ».

 

« une populace effrénée »

 

« de vrais sots ».

Page 45.

 

« Celui qui aime sa patrie se plait à y être bon pere, bon fils, bon mari, bon maître, bon serviteur, bon ami, bon conseil, en un mot bon citoyen ».

 

« premier principe social ».

 

« la pratique continuelle de toutes les vertus politiques ».

 

« le ressort secret qui maintient constamment l'ordre dans un Etat ».

 

« Toute Société languit, se décompose, / Dès qu'on desserre ce lien »

 

« former le cœur ».

 

« un vuide dans l’ame ».

 

« plus rivaux qu’ennemis ».

 

« Le lien fraternel qui joint tous les Humains ».

 

Page 46.

 

« Kein Volk auf der Erde verachtet und hasset zugleich ein anderes Volk mehr, als die Engländer die Franzosen ».

 

Page 48.

 

« Que la religion catholique convient mieux à une monarchie, et que la protestante s’accomode mieux d’une république ».

 

Chapter II

 

Page 50.

 

« Il n'y a point de patrie où il y a des courtisans et des mangeurs de pension; il n'y a point de patrie où il y a des bastilles; il n'y a point de patrie où il y a des Pre..s et des Parl...ts ».

 

Page 51.

 

« Là chaque Citoyen s'accoutume de bonne heure, & presque en naissant, à regarder la fortune de l'Etat comme sa fortune particuliere. Cette égalité parfaite, & cette espece de fraternité civile, qui fait de tous les Citoyens comme une seule famille, les intéresse tous également aux biens & aux maux de leur Patrie ».

 

« une plante étrangère ».

 

« du ton d'un patriote, non pas même de 1789, mais de l'an II ».

 

« égalité parfaite », « fraternité civile ».

 

« Quel étrange spectacle pour le zèle de l'homme public! Un grand Royaume, & point de Patrie; un Peuple nombreux, & presque plus de Citoyens ».

 

Page 52.

 

« une phase politique assez étonnante ».

 

Page 53.

 

« Le roi ne domine pas sur les opinions des hommes : il juge les particuliers, et le public le juge […] Enfin est-il sage d'engager les homes a remonter jusqu'a la source et a la veritable nature de toute puissance humaine? C'est le moyen d'en faire sentir le foible. Il n'y en a point dont le premier instrument ne soit une sorte de persuasion ».

 

« voix de la patrie ».

 

« comme la dépositaire des intérêts publics ».

 

« comme une nouvelle patrie, qui semble porter sur son front le présage certain de la félicité publique ».

 

Page 56.

 

« si les mauvais Citoyens parlent si haut, c'est que les bons ne parlent pas assez ».

 

Page 57.

 

« état de la nation française ».

 

Page 58.

 

« sénat de la nation », « chef de la nation ».

 

Page 59.

 

« le droit de la nation », « les droits et les privilèges de la nation », « les droits, libertés et franchises de la nation », « le droit sacré de la nation ».

 

« Ainsi le Magistrat souverain a en sa main toutes les forces de la Nation qui se soumet à lui obéir. » Jacques-Bénigne Bossuet, Œuvres de Bossuet, 12 vols. (Paris, 1743-47), VIII :334.

 

Louis XV quoted in English in Keith Michael Baker (ed.), The Old Regime and the French Revolution (Chicago, 1987), p. 49..

 

Page 60.

 

« Sous les deux premières races on assembla souvent la nation, c’est-à dire les seigneurs et les évêques : il n’étoit point encore question des communes ».

 

Page 61.

 

« C'est une puissance supérieure à toutes les puissances qu’elle établit dans son sein : archontes, sufetes, éphores, consuls ou rois ».

 

« Y a-t-il un coeur François qui osât soûtenir le contraire, on le défie de paroître, & [il] faudroit renoncer la Patrie, abdiquer les sentimens intérieurs qui surviennent dans l'ame même par la naissance, s'arracher le coeur François, dégénérer totalement des ancêtres ».

 

« voix de la patrie ».

 

« On ne l'entend plus ou presque plus ni dans les campagnes, ni dans les villes, ni dans la province, ni dans la capitale, encore moins à la cour ».

 

Page 62.

 

« le patriotisme est aujourd'hui en France au plus haut point de perfection ».

 

« ce sentiment est plus vif, plus généreux dans le Citoyen François, qu'il ne l'a jamais été dans le Romain le plus Patriote ».

 

« Galliam eam esse Tellurem quâ nulla sit dignior Gentis Amore Patriae ».

 

« Il n’y a point de patrie dans le despotisme ».

 

« Mais on se plaint depuis long-temps que ce généreux sentiment s'éteint en France, et cette plainte […] a plus d’une fois fait accuser la forme du Gouvernement Monarchique, et sa constitution, de n'être propres qu'à affaiblir, à anéantir même, l'amour de la Patrie ».

 

« les dépositaires des loix, & les gens de lettres ».

 

« Les formes que vous voulez être gardées seraient infailliblement détruites, et, avec elles, la stabilité des lois, l'existence de la Patrie; et dès lors commencerait le règne de [l’] esclavage universel ».

 

« les peuples […] abondonneront-ils encore une fois leur malheureuse patrie abreuvée de leurs larmes & de leur sang? ».

 

Page 63.

 

« On peut donc le prononcer encore […] le nom de Patrie »

 

« "Le Roi & la Patrie: deux objets qui s'unissent, qui s'incorporent, si l'on peut ainsi parler, dans les coeurs de la nation, comme dans la constitution nationale ».

 

« je ne sçais point distinguer […] le Prince d'avec la patrie »

 

« Quiconque n'aime point son Maître, n'aime point sa patrie: en vain voudra-t-on distinguer ces deux choses, elles sont inséparables ».

 

« il leur apprit que le patriotisme n'est point propre aux Républiques, qu'eux-mêmes […] ils portoient, au fond de leurs coeurs ce sentiment vertueux ».

 

Page 65.

 

« ces cœurs glacés et morts pour leur pays ».

 

« un fanatisme inventé par les rois et funeste à l'univers ».

 

« C'est ainsi que de nos jours le gouvernement a profité de la manie de M. de Belloy de faire des tragédies et d'y introduire des héros français, pour enfanter un prétendu fanatisme de la nation envers ses rois, et le faire servir de véhicule à l'introduction du despotisme ».

 

Page 66.

 

Note 66, p. 245 : « vous fîtes, il y a six mois, une révolution dans les opinions de ce pays-ci; il faut que vous en fassiez une qui aille plus loi et pénètre dans les pays étrangers ».

 

Note 67, p. 245 : « des prétendus philosophes » « [ils] ont cherché à […] restraindre l'exercice [de] l’autorité »

 

Note 67, p. 245 : « Une maladie épidémique & contagieuse nous est venue d'Angleterre : on la nomme esprit philosophique ».

 

« Pour [la Patrie] le Fanatisme et zèle légitime ».

 

« l'instruction des hommes est un des ressorts de toute gouvernement politique. Pourquoi le négligeroit-on chez un peuple sur lequel l'opinion même a tant de pouvoir? ».

 

Page 67.

 

« l’amour des François pour leurs rois ».

 

Note 72, p. 245 : « En résumé, on peut dire que l'idée de Patrie est pratiquement inséparable de l'amour pour le roi ».

 

« le Patriotisme des François, principalement fondé sur leur amour pour leurs Rois ».

 

« la nation ne seroit-elle pas en droit de dire qu'elle n'est point entrée dans ces conventions? ».

 

Page 69.

 

“A peine connaît-on le nom de Patrie ».

 

« malheurs », « souffrances », « guardiens », « anges tutelaires ».

 

Page 70.

 

« C'est la nation qui est souveraine. Elle l'est par le pouvoir, par la nature des choses ».

 

« La Nation a le droit de se convoquer elle-même ».

 

« L'homme est né libre ».

 

« La Nation Françoise a un contrat social ».

 

Saige quoted in English in Keith Michael Baker, Inventing the French Revolution: Essays on French Political Culture in the Eighteenth Century (Cambridge, 1990), p. 143.

 

Page 71.

 

D’Antraigues quoted in English in “From the Lessons of French History to Truths for All Times and All People: The Historical Origins of an Anti-Historical Declaration,” in Dale Van Kley, ed., The French Idea of Freedom: The Declaration of the Rights of Man (Stanford, 1994), pp. 81-2.

 

Page 72.

 

« Il y a maintenant à Paris et dans tout le royaume, trois noms de partis: celui des royalistes, celui des Parlementaires, celui des Nationaux. Ces deux derniers font cause commune; les Nationaux espérent que cette alliance sera longue, et qu'à son retour le Parlement, instruit par cette crise, conservera les bons principes ».

 

« selon les formes de 1614 ».

 

Page 73.

 

« Nous sommes unis à la France par des conventions qui ne sont ni plus ni moins authentiques que […] tous les autres Traités des Nations ».

 

Page 74.

 

« constitution nationale ».

 

« un pays étranger à la France, quoique soumis au même roi ».

 

« notre ville natale, notre patrie, la Basse Alsace […] auront-elles suffisament de courage et de résolution pour se soustraire à une république française […] de déclarer que l’on s’était soumis à la couronne et non à la nation française, et que l’on entendait préserver ses droits et ses libertés ».

 

Pétion quoted in English in Antoine de Baecque, The Body Politic: Corporeal Metaphor in Revolutionary France, 1770-1800, trans. Charlotte Mandell (Stanford, 1997), p. 138.

 

« Est-il une nation plus immorale que la nation française? en est-il qui méconnaisse et viole les lois avec autant de légèrté? […] Quand on a vieilli dans la corruption, on ne se corrige plus, et lorsque les maux sont à leur comble, le malade frémit à l'aspect du médecin. Abandonnez donc, Messeigneurs, la génération présente ».

 

Page 75.

 

Lacretelle quoted in English in Boyd Shafer, “Bourgeois Nationalism in the Pamphlets on the Eve of the French Revolution,” Journal of Modern History, vol. X (1938), p. 35.

 

Page 76.

 

« la Nation n'est point un composé d'Ordres, mais une société d'environ vingt-cinq millions d'hommes vivant sous les loix qu'elle s'est données elle-même […]  la France […] n'est point un composé de Provinces, mais un espace de vingt-neuf milles lieues quarrées ».

 

« intérêts sociaux ».

 

« Rousseau et ses disciples […] Or, après avoir porté sur leur temps un diagnostic aussi sombre et apparamment sans appel, ils ne pouvaient imaginer le changement libérateur que comme une sorte de miracle, sur le modèle religieux: l'image de la résurrection, de la seconde naissance, de la régénération, les hante ».

 

Page 77.

 

« depuis que nous avons acquis une patrie ».

 

« Les Français ont senti qu'ils avaient maintenant une Patrie ».

 

Chapter III

 

Page 80.

 

« Toute la terre a sçu le traitement fait au Sieur de Jumonville ».

 

Page 82.

 

« ennemi du genre humain », « race de cannibales ».

 

« une peuplade étrangère de l'Europe, étrangère à l'humanité, il faut qu'elle disparoisse ».

 

Page 83.

 

« L'avenir concevra avec peine que la guerre entre les Anglois & les François, est aussi animée sur le papier, que sur les mers ».

 

Page 84.

 

Note 20, page 252 : « Va trancher les feroces têtes / D'une Cohorte de Brigands […] Que dis-je? Où mon esprit s'égare? / LOUIS, magnanime Vainqueur, / N'approuve point ce voeu barbare ».

 

« vautours », « race parjure », « aveugle courroux », « haine immortelle », « cette République universelle, qui embrasse dans son sein toutes les Nations ».

 

« Imputerai-je donc à toute la Nation Angloise des forfaits qui ont fait honneur à des Peuples que les Européens traitent de Barbares? ».

 

« cette licence effrénée, qui fit autrefois détester les Barbares du Nord? ».

 

« nouveau barbare », « ce barbare homicide », « sa barbare joie ».

 

« férocité », « cruauté », « rudesse ».

 

Page 85.

 

« ces Anglois de l'Oyo […] étoient plus barbares que les Iroquois et les Hurons. Ceux-ci, en effet, frémirent à la nouvelle de l'attentat commis contre Jumonville ».

 

Page 86.

 

« [ils] tiennent le milieu entre l'homme & la brute […] Toute la différence que je vois entre les Anglois & les Sauvages de l'Afrique, c'est que chez ces derniers, le sexe foible est épargné ».

 

Page 87.

 

« ces écrits [sont] produits sous les auspices du Ministère, dont l’impulsion secrète reste cachée […] ne paroissant être que l’effusion d’un cœur patriotique ».

 

Page 88.

 

« Quand cette Nation aimable et généreuse accoutumera-t-elle son imagination à s'amuser d'objets dignes d'occuper sa raison? Quand l'amour de la Patrie qui vit dans le coeur de tous les François communiquera-t-il son chaleur à tant d'esprits, qui se consument sur des questions arides et frivoles? ».

 

Page 89.

 

« de ranimer la confiance dont nous avions plus besoin que jamais, et de remonter le courage ».

 

« j’y exhortais la nation à reprendre les mœurs, le courage et les vertus de ses ancêtres ».

 

« il s'agiroit donc d'engager la nation, je veux dire, les gens aisés, à faire un effort digne de patriotes vraîment François, en donnant volontairement ce qu'ils pourroient se retrancher sans nuire à leur fortune; ce qui est bien inférieur au service que l'on rend à la Patrie en exposant sa vie pour elle ».

 

« un pareil expédient [est] ordinairement la dernière ressource dans les calamités de l’État ».

 

« Je leur ai donné le conseil [qu’] elles se trouvent dans des circonstances où il est essentiel qu'elles parroissent patriotes et promptes a obeir aux desirs de Sa Majesté ».

 

Page 90.

 

« Il y a des guerres où la nation ne prend intérêt que par soumission pour son Prince ; celle-ci est d'une autre nature; c'est la nation Angloise qui, d'un accord unanime, attaque la nôtre pour lui enlever un bien propre à chacun de nous ».

 

« Quoique Jumonville ne fût qu’un simple Officier François ».

 

« Du vertueux Français, tel est le caractère ».

 

Page 91.

 

« sans vouloir être ici l'accusateur d'une Nation notre amie »

 

« mais comment séparer du reste de la Nation un Officier dont le crime […]  paroît […] n'avoir été que le signal d'une suite d'hostilités de toute espèce? ».

 

« Oui, Monsieur, quelque envie que vous ayiez de justifier la Nation Angloise, les faits […] parlent trop haut contre elle ».

 

« je n'attribue point à tous les Anglois les excès auquel le gros de la Nation semble aujourd'hui poussé. Je fais plus, je distingue deux Nations, l'une qui forme actuellement le très petit nombre, est celle des sages […] mais […] [i]l est en Angleterre une autre Nation, si pourtant on peut donner ce nom à cette multitude inconsidérée, qui se laisse emporter par l'opinion & subjuguer par la haine. Assemblage tumultueux de toutes sortes de partis différents, ce n'est point une Nation qui consulte, qui réfléchit, qui délibère; c'est un peuple qui crie, qui s'agite, qui demande la guerre ».

 

Page 92.

 

« une férocité qui n'est plus aujourd'hui dans les moeurs de l'Europe ».

 

« l'imbécilité de ces Fanatiques qui prennent pour la voix du Peuple, les cris d'une populace insensée, qu'ils ont eux-mèmes excitée ».

 

Note 66, page 255 : « La haine du nom François n'aveugle que la vile populace ».

 

« Il n'y a qu'une Populace effrenée qui croye, en embrassant le fantôme de la liberté, pouvoir se livrer à des injures atroces de Nation à Nation ».

 

« O Richardson, Richardson […] tu me resteras sur le même rayon avec Moïse, Homère, Euripide et Sophocle ».

 

Page 93.

 

« Il n’y a que la gloire de Voltaire qui pourrait me consoler de ne pas être née Anglaise ».

 

« Tigres de sang nourris, vos Lockes, vos Newtons / Ne vous ont pas dicté ces barbares leçons! ».

 

« Les Peuples de l'Europe ont des principes d'humanité, qui ne se trouvent point dans les autres parties du monde […] un Français, un Anglais, un Allemand qui se rencontrent, paraissent être nez dans la même Ville ».

 

« Il y a entre les Habitants de l'Asie et ceux de l'Europe une différence sensible & frappante. Les Orientaux eux-mêmes conviennent de la supériorité d'esprit qu'ont sur eux les Européens. Mais il est bien plus difficile, & il faut plus de discernement, pour saisir les légères différences qui distinguent les Habitants de l'Europe les uns des autres ».

 

Rousseau quoted in English in Denis de Rougemont, The Idea of Europe, trans. Norbert Guterman (New York, 1966), p. 150.

 

« Il n’y a plus aujourd’hui de François, d’Allemands, d’Espagnols, d’Anglois même, quoiqu’on en dise; il n’y a que des Européens. Tous ont les mêmes gouts, les mêmes passions, les mêmes mœurs, parce que aucun n’a reçu de forme nationale par une institution particulière ».

 

Note 77, page 255 : « les caractères originaux des peuples, s’effac[ent] de jour en jour […] A mesure que les races se mêlent, et que les peuples se confondent, on voit peu à peu disparaître ces différences nationales qui frappaient jadis au premier coup d’œil ».

 

Page 96.

 

« La nature, en lui donnant la douceur d'un climat, ne pouvait lui donner la rudesse d'un autre: elle l'a fait l'homme de toutes les nations ».

 

« La France, parmi toutes les Nations, peut se glorifier de la température heureuse de son climat & de ses Esprits, qui ne produisent point d’effets bizarres ou trop marqués dans la nature & dans la morale ».

 

« le principal des Poles de l’Europe ».

 

« Leurs ames, susceptibles de toutes les modifications, sont, en quelque sorte, comme leur territoire, qui peut produire presque toutes les especes de fruits ».

 

Cloots quoted in English in to Nation States: The French and German Experience, 1789-1815 (New York, 1967), p. 15.

 

Colbert quoted in English in James Axtell, The Invasion Within: The Contest of Cultures in Colonial North America (New York, 1981), p. 68.

 

Page 97.

 

« inflexible rudesse ».

 

« Nos Voisins pourroient, plus que tout autre Peuple, adoucir nos moeurs, nous communiquer ce liant de la société, qui rend la vie précieuse, en la rendant agréable; mais on se fait ici un devoir de les haïr. Tant que nous haïrons les François, nous serons des barbares ».

 

Page 98.

 

« climat toujours sanglant ».

 

« [ils] sont barbares dans le cœur ».

 

« portant dans Votre sein / Toute la cruauté du féroce Africain ».

 

Page 99.

 

« une Nation rivale de la nôtre, et que nous devons estimer, puisqu’elle peut soutenir, à tant d’égards, le parallele avec nous ».

 

« empire universel des mers »

 

« l'opinion […] qu'il ne sera pas difficle, j'espére, de rétablir et de fixer ».

 

Page 100.

 

« quel peuple ne désirerait pas être Français? »

 

« Je n'aime pas les Anglais, moi, parce que ce mot me rappelle l'idée d'un peuple insolent osant faire la guerre au peuple généreux qui a reconquis sa liberté […] c'est dans ma haine pour son gouvernement que j'ai puisé celle que je porte à ce peuple; qu'il le détruise, donc, qu'il le brise! Jusqu'alors, je lui voue une haine implacable ».

 

« faites jurer à vos enfants une haine immortelle à cette autre Carthage ».

 

« haine éternelle à cette race de cannibales ».

 

« les crimes de l’Angleterre envers le peuple français ».

 

« il faut que la haine nationale se prononce; il faut que, pour les communications commerciales et politiques, il y ait un océan immense entre Douvres et Calais; il faut que les jeunes républicans sucent la haine du nom anglais avec le lait de nourrice ».

 

Page 101.

 

« ces barbares insulaires, fléaux de l'humanité et que la nature avait déjà séparé par les mers ».

 

« le caractère barbare » « de cette île fertile en forfaits et en atrocités de tout genre ».

 

Quotes about “these barbarous islanders” in English in Norman Hampson, The Perfidy of Albion: French Perceptions of England during the French Revolution (New York, 1998), p. 150.

 

« César, en abordant dans cette île, ne trouva qu'un peuplade féroce […] Sa civilisation successive, ses guerres civiles et ses guerres maritimes ont toute porté le caractère de cette origine sauvage […] [Ils ont] corrompu l'humanité des sauvages […] c'est donc une peuplade étrangère de l'Europe, étrangère à l'humanité, il faut qu'elle disparoisse ».

 

« Tant que cette race impure exister, la République sera malheureuse et précaire ».

 

Page 102.

 

« CHARLES III PAR LA GRACE DES HERETIQUES ROY CATHOLIQUE. »

 

« Le François, fier du titre dont il se glorifie, voit dans la nation entière sa propre famille et dans les sacrifices de son zèle un devoir religieux envers ses frères. Il reconoît dans la Patrie l'objet de son culte ».

 

« Quoy! que ces maranes soient nos Roys, nos Princes […] que la France soit adioustée entre les tiltres de ce Roy de Maiorque, de ce demi-More, demi-Iuif, demi-Sarrazin ».

 

Page 103.

 

« de concevoir un modèle de colonisation qui fût purement laïque. Non seulement parce que l'histoire n'en offre pas d'exemple, mais parce que l'image même des sauvages sensibles à la persuasion, véhiculée pendant des siècles par la missiologie, est encore indissolublement liée à un idéal d'évangélisation ».

 

« une horde mercantile ».

 

« L’intolérance des Juifs en matière de Religion indigna contr’eux l’univers enter. L’intolérance des Tyriens et des Carthaginois en fait de commerce hâta leur destruction. Les Anglois doivent craindre le même sort, puisque toute l’Europe leur reproche les mêmes principes, les mêmes vûes et les mêmes vices ».

 

Chapter IV

 

Page 107.

 

« Aux grands hommes, la patrie reconnaissante ».

 

« [le] ridicule qu'offre une assemblée d'hommes bas-rampans, vils et ineptes, se constituant juges d'immortalité ».

 

« Partout le peuple reconnaissait les images de ses grands hommes; et […] environnés d'une foule d'artistes, d'orateurs et de poëtes, qui tous peignaient, modelaient, célébraient ou chantaient des héros, […] les Grecs victorieux et libres, ne voyaient, ne sentaient, ne respiraient partout que l'ivresse de la gloire et de l'immortalité ».

 

Page 108.

 

« le bréviaire de toute la société cultivée dans le deuxième moitié du XVI siècle ».

 

Page 109.

 

« le faix de 63 Rois sur les bras ».

 

Page 114.

 

« n'ayant eu en vûë que l'honneur de la France ».

 

Page 116.

 

« [les] grands Hommes […] sont pour ainsi dire comme des miroirs devant lesquels on ne se contemple que pour se corriger ».

 

« ranimer la vertu et les sentiments patriotiques ».

« On se diroit: Pourquoi ne ferois-je pas ce qu'un tel a fait; il étoit François, je le suis comme lui ».

 

« Les statues réverées […] placées dans le Palais de nos Rois, produiront encore des Grands Hommes qui les égaleront & qui les surpasseront peut-être ».

 

Page 117.

 

« les seules qualités intérieures de l’esprit et du cœur et par les grands beinfaits que l’on procure à la société »

 

« La vie privée est le plus sûr témoignage de la vie publique ».

 

« dans le public », « dans le particulier ».

 

« c'est dans l'obscurité domestique que […] j'ai observé mes grands hommes ».

 

Page 119.

 

« feu sacré ».

 

Page 120.

 

« un furieux besoin de croire ».

 

« dévotion extatique ».

 

Page 121.

 

« A la France […] Il suffit qu'ils lui aient consacré leurs talents, pour avoir droit à notre reconnoissance ».

 

« Celui qui procure à sa patrie un nouveau moyen de subsistance ou une nouvelle branche de commerce, mérite d'être sur la même ligne que celui qui l'éclaire ou qui la défend ».

 

« les grands hommes de la nation »

 

Page 122.

 

« Loin d’être une poussiéreuse rhapsodie tournée exclusivement vers le passé, le genre de l’éloge se révélait donc une petite machine de pouvoir qui intéressait le présent le plus immédiat et l’avenir de la cité ».

 

« une rivalité fatale s’était établie ».

 

« Les Grecs avaient traité des sujets nationaux, et nous en avions conclu que nous devions traiter des sujets grecs; Horace avait loué les auteurs romains qui avaient traité des sujets nationaux, et nous en avions conclu selement que nous pouvions aussi traiter des sujets romains ».

 

« Qu’on ne dise plus sans cesse en sortant de notre Théâtre, les Grands-Hommes que je viens de voir représentér étaient Romains, je ne suis pas né dans un Pays où je puisse leur ressembler : Mais que l’on dise au moins quelquefois ; je viens de voir un Héros Français, je puis être Héros comme lui ».

 

« Les belles actions des Grecs & des Romains ne frappent que notre esprit & n’excitent que notre admiration. Celles de notre Nation imprimeroient dans notre ame un sentiment plus vif, l’Emulation ».

 

Page 123.

 

« Un étranger à qui on en expliqueroit les détails [de notre éducation] s'imagineroit que la France veut peupler les Séminaires, les Cloîtres et des Colonies Latines ».

 

Perrault quoted in English in Jay M. Smith, The Culture of Merit: Nobility, Royal Service and the Making of Absolute Monarchy in France, 1600-1789 (Ann Arbor, 1996), p.169.

 

Page 124.

 

« Mais ce qui ne contribua pas moins peut-etre a developper ses talents, que tant de combats, d'etudes & de reflexions, ce fut som amour pour Louis XIV, et l'estime de Louis XIV pour lui ».

 

« naître sans aïeux ».

 

« ces Courtisans oisifs et dedaigneux ».

 

« La véritable noblesse est de servir l’état ».

 

« tant il est difficile à ceux qui ont des titres, de pardonner ceux qui ont des vertus ».

 

Page 125.

 

« Il aimoit Louis XIV, non comme son Maître, mais comme un grand homme ».

 

« Sous ce roi citoyen, à peine le peuple se doutoit-il qu'il avoit un maître : servir un roi qu'on aime, ce n'est point obéir ».

 

« ces rois qui n'ont fait aucun bien ».

 

Page 127.

 

« Donnons-leur une éducation telle qu'on la donne aux hommes; excitons leur émulation; faisons germer, fructifier leurs talens, & bientôt nous les verrons nos rivales ».

 

Page 131.

 

« Je ferai peut-être accusé de n'avoir pas donné d'abord une pareille idée de mon projet, par ceux qui m'ont reproché comme des sortes de larcins, les materiaux qui composent la premiere partie de mon Livre, & qui l'ont annoncé sans l'avoir lû, comme une compilation & un recueil d'Histoires. mais le Public a, sans doute, comparé les Vies que je lui ai données avec ce qu'on lit ailleurs à ce sujet, avec celles de Perrault, de Bellegarde, la Galerie du palais royal, avec les Histoires particulieres […] Ouvrages qui ne sont, pour la plûpart, ou que des éloges très-courts, & assez mal composées; de longues Généalogies, ou de froids Panégyriques : tissus de mensonges, dictés par l'intérêt, la crainte ou la bassesse ».

 

Page 132.

 

« l'on n'avait encore rien écrit sur la plupart des Grands-Hommes dont j'ai donné à l'Histoire; j'ai donc défriché une terre inculte et nouvelle ».

 

Page 134.

 

« non, Prince, la nature ne s'est point épuisée par les productions des siècles qui nous ont précédé [...] Qu'aurons-nous à envier aux siècles d'Auguste, de Léon X, de Louis XIV, quand le nôtre a produite Voltaire, Buffon et Montesquieu? ».

 

« Aucune occasion ne m'a échappé d'honorer les mains qui ouvrent le sein de la  terre, les mains qui filent nos habits, les agriculteurs & les artisans, ceux à qui nous devons notre superflu, & qui manquent du nécessaire ».

 

Page 137.

 

Note 93, p. 265 : « l'une des rares réalisations où la Révolution avait pu mettre ses décisons à la dimension de ses ambitions ».

 

Chapter V

 

Page 140.

 

« S’il y avoit dans le monde une nation qui eût une humeur sociable, une ouverture de cœur; une joie dans la vie, un goût, une facilité à communiquer ses pensées; qui fût vive, agréable, enjouée, quelquefois imprudente, souvent indiscrète; et qui eût avec cela du courage, de la générosité, de la franchise, un certain point d’honneur, il ne faudroit point chercher à gener, par des loix, ses manières, pour ne point gêner ses vertus. Si en général le caractère est bon, qu’importe de quelques défauts qui s’y trouvent? ».

 

« Ici se présente un obstacle à vaincre, et qu’on ne peut franchier sans une résolution vigoureuse et un essor véhément et soutenu. Cet obstace est l’habitude […] C’est cet empire de l’habitude qui forme à la longue un caractère national et distinctif des autres peuples et des autres hommes […] Pour briser tous les liens qui rattachent une nation dégénérée, à des usages antiques, à des passions invétérées, à des inclinations vicieuses, il semble qu’il faille, pour ainsi dire, se frapper soi-même par le sacrifice des intérêts du moment ».

 

Note 2, p. 140 : « Tirées en partie d'un Ouvrage Anonyme, intitulé: Esprit des Nations ».

 

Page 141.

 

« Les Femmes adouci[ssent] la Fierté naturelle à la Raison, & nous oblige[nt] pour plaire à déguiser la Philosophie et la Science ».

 

« les femmes qui exercent en France un empire despotique sur les goûts & sur les plaisirs de la société, obligent les François à déguiser autant qu'il le faut pour leur plaire, la science & sa philosophie ».

 

« Le caractere François est établi sur un Fond d'Obéïssance raisonnable, & qui n'est jamais sans réserve, que pour le Souverain ».

 

« La subordination, l'obéissance volontaire, éclairée, jamais aveugle, & une soumission qui n'est illimitée que pour les souverains aimés, distinguent les François du reste des Européens ».

 

« L'air Seigneur est l'air du François »

 

« Les Moeurs bourgeoises sont […]  les Moeurs du Citoyen […] tout cela a été sacrifié au Ridicule par l'Esprit de la Société Françoise »

 

« les Moeurs bourgeoises sont les véritables Moeurs des Républiques ».

 

« C'est dans le fond des moeurs bourgeois qu'il faut chercher le véritable caractere national, caractere heureux, solide et vraiment estimable, quelque mépris qu'aient pour lui ceux d'entre les François qui ne sont point ou qui rougissent d'être compris dans la classe la plus nombreuse de l'état. Le mot seul de moeurs bourgeoises annonce en France l'uniformité dans le goût de la parure, la modestie, l'union, la concorde, le repos des familles, la décence des moeurs, la chasteté des mariages, la sage économie, la retraite, l'étude des lettres & des loix: or, toutes ces vertus ont été cruellement dévouées au ridicule par l'esprit ingénieusement méchant de la brillante société française.

     La grande ambition du François de toute autre classe que celle dont je viens de parler, est d'avoir les manieres nobles, aisées […] l'air seigneur ».

 

Page 142.

 

« [la] nation [la] plus immorale »

 

Page 143.

 

« un rêve central de la Révolution française ».

 

« Les peuples d'Espagne sont fort légers

Les Français paraissent de vaillants cavaliers....

Par leur art les Bretons valoir se font

[…]

Les Lombards cupides et les Allemands félons »

 

« une aussi parfaite antipathie qu'il y en ait dans la Nature ».

 

« causes morales ».

 

« L'esprit d'une nation réside toujours dans le petit nombre qui fait travailler le grand, est nourri par lui, et le gouverne ».

 

Page 144.

 

« C'est dans Paris qu'il faut considérer le François, parce qu'il y est plus François qu'ailleurs ».

 

« C'est la campagne qui fait le pays, et c'est le peuple de la campagne, qui fait la nation »

 

« Le Climat est pour une Nation la Cause fondamentale de son génie [...] la cause principale qui préside au génie des peuples ».

 

« fibres extérieures », « faisceau de nerfs ».

 

Page 145

 

« “Plusieurs choses gouvernent les hommes : le climat, la religion, les loix, les maximes du gouvernement, les exemples des choses passées, les moeurs, les manières : d'où il se forme un esprit général ».

 

« Le Gouvernement Républicain produit un caractère particulier : le Gouvernement Monarchique en produit un autre »

 

« Ce sont [...] les princes qui forment le caractere national »

 

« Leur caractere [des Français] est une argile molle et flexible, dont les Hommes en place peuvent faire ou des vases de gloire, ou des vases d'ignominie ».

 

« “[...] j'avois vu que tout tenoit radicalement à la politique, et que [...] aucun peuple ne seroit jamais que ce que la nature de son Gouvernement le feroit être ».

 

« institutions nationales ».

 

« Nous avons commencé presque tous par être des espèces de sauvages, enfermés dans des forêts et sous un ciel triste ».

 

Page 146

 

« Il est un cercle prescrit à toute la nature morale ainsi que physique, de naissance, croissance, force, déclin et mort. Ainsi sont les jours du matin au soir, les années dans leur révolution solaire, la vie de l'homme du berceau au tombeau, celle des Etats de leur fondation à leur chute ».

 

« Les Femmes sont la Partie essentielle des Mœurs ».

 

« Les hommes font les lois […] Les femmes font les mœurs ».

 

« On […] pourroit contenir les femmes, faire des loix pour corriger leurs mœurs, et borner leur luxe ».

 

Page 147

 

Voltaire quoted in English in Daniel Gordon, Citizens without Sovereignty: Equality and Sociability in French Thought, 1670-1789 (Princeton, 1994), p. 75.

 

« un peuple de héros… peuple doux et terrible ».

 

Voltaire quoted in English in Dena Goodman, The Republic of Letters: A Cultural History of the French Enlightenment (Ithaca, 1994), p. 58.

 

D’Holbach quoted in English in Daniel Gordon, Citizens without Sovereignty: Equality and Sociability in French Thought, 1670-1789 (Princeton, 1994), p. 76.

 

« On dit que l’homme est un animal sociable. Sur ce pied-là, il me paraît qu’un Français est plus homme qu’un autre ».

 

Diderot, quoted in English in Daniel Gordon, Citizens without Sovereignty: Equality and Sociability in French Thought, 1670-1789 (Princeton, 1994), p. 29.

 

Jacques-Henri Bernardin de Saint-Pierre, quoted English in Daniel Gordon, Citizens without Sovereignty: Equality and Sociability in French Thought, 1670-1789 (Princeton, 1994), p. 76.

 

« c'est une espèce de proverbe que de dire, léger comme un françois ».

 

« penchant extrême ».

 

Page 148

 

« S'il a de la légèreté, ce n'est point de celle qui est volage & superficielle, mais de cette légèreté qui répugne à la pesanteur & à la monotonie. Les Athnéniens étoient ainsi légers, & ils étoient le premier peuple du monde ».

 

« Que nos voisins jaloux nous appellent, s'ils veulent, léger, frivoles, inconséquents. Cette légereté, c'est à la délicatesse et à la galanterie même que nous devons notre bonheur, ce sont donc pour nous des vertus ».

 

Note 45, p. 269 : « La Politesse Françoise […] est une qualité presque général dans la Nation ».

 

Page 149

 

« la fréquentation des femmes ».

 

« le tribunal domestique ».

 

« la Société ne peut subsister sans les Femmes ».

 

« Ils ont détruit la Société par cet Emprisonnement éternel des Femmes, qui est la Chose du Monde le moins philosphique, et la plus injuste ».

 

« D'ailleurs le Français doit au commerce des femmes les qualités aimables qui le distinguent des autres peuples ».

 

« Ce qui a fait dire aux Etranger, qu'en France les Hommes n'y sont pas assez Hommes, & les Femmes n'y sont point assez Femmes ».

 

Page 150

 

« on reprocha à quelques femmes d'avoir pris le carctère des hommes, & à plusieurs hommes de ressembler trop à des femmes ».

 

« c'est de leurs vices et des nôtres, de la politesse des hommes et de la coqueterie des femmes, qu'est née cette galanterie des deux sèxes qui les corrompt tour à tour ».

 

Rousseau in English in Jean-Jacques Rousseau, Politics and the Arts : Letter to M. d’Alembert on the Theater, trans. and ed., Allan Bloom (Ithaca, 1968), p. 100.

 

« des Sibarites, plongés dans une voluptueuse ivresse, ne respirant, ne pensant que pour jouir, sourds à la voix de la Patrie & aux douces invitations du devoir ».

 

« Si une fois les modes, les airs, la frivolité, prennent la place des moeurs & de la raison […] ah! c'en est fait alors d'une nation, quelle que soit sa puissance ».

 

« trop légers et trop dissipés ».

 

« Nation impétueuse et légère, ardente à ses plaisirs, occupée toujours du présent, oubliant bientôt le passé, parlant de tout, et ne s'affectant de rien […] ».

 

Page 151.

 

« S'il est vrai que la nation Françoise ait changé, s'il est vrai que nous ne soyons plus ni aussi robustes, ni aussi forts que ces anciens Gaulois dont nous déscendons, si redoutables aux Romains […] à quelles causes doit-on attribuer un tel changement? ».

 

« indolente, apathique, insouciante ».

 

« une longue léthargie »

 

« a coating of rust » quoted in Antoine de Baecque, The Body Politic : Corporeal Metaphor in Revolutionary France, 1770-1800, trans. Charlotte Mandel (Stanford, 1997), p. 143.

 

« un peuple immense vielli dans le despotisme ».

 

« un peuple dégradé, avili ».

 

« une société viellie dans l'esclavage et la volupté et corrompue par l'habitude des vices ».

 

« effacé ».

 

« le despotisme vint tout gâter avec son souffle impur, ce monstre avoit infecté jusqu'à la source des sentiments les plus vrais ».

 

Page 152

 

« Nation brillante et fortunée! […] L'égoisme, ce poison destructeur de toute sensibilité, n'avait pas encore attaqué à la Patrie […] Tu ne connoissois encore [...] l'audace effrenée de raisonner sur tout, sans principes certains [...]  à cette époque enfin la Nation avoit un caractère simple, et si j'osois le dire, poétique et plein de grandeur ».

 

1789 pamphlet quoted in Antoine de Baecque, The Body Politic : Corporeal Metaphor in Revolutionary France, 1770-1800, trans. Charlotte Mandel (Stanford, 1997), p. 140.

 

Page 153

 

Pithou quoted in Antoine de Baecque, The Body Politic : Corporeal Metaphor in Revolutionary France, 1770-1800, trans. Charlotte Mandel (Stanford, 1997), p. 142.

 

« Français, vous avez reconquis votre liberté, cette liberté dont les premiers Francs, vos ancêtres, étaient jaloux; vous allez redevenir comme eux, forts et sains, comme eux vous laisserez croître votre barbe, et vous arborererez la chevelure longue qu'ils avaient en honneur ».

 

« Siècle dix-huit! Rends au Français toute son énergie; rends-lui toutes ses vertus ».

 

« 1789 [...] année unique, où les augustes Français ramenèrent dans les Gaules l'égalité, la justice, la liberté [...] Année immortelle, qui avez fixé un terme à l'avilissement du peuple: qui l'avez enobli, en lui révélant des titres dont l'original était égaré ».

 

Page 154

 

« il est impossible d'être réellement homme sans être bon citoyen, [et] il est pareillement impossble d'être bon chrétien sans chérir sa patrie ».

 

« La Patrie est l'Idole, à laquelle les Anglois sacrifient tous les sentimens que la voix de la nature, s'ils pouvoient l'entendre, leur dicte envers leurs semblables. Leur amour pour elle les a dessechés jusques dans leur source ».

 

« A Rome, à Athènes […] dans l'homme on ne cherchoit qu'à façonner le Citoyen ».

 

Page 155.

 

« Ce passage de l'état de nature à l'état civil produit dans l'homme un changement très remarquable, en substituant dans sa conduite la justice à l'instinct, et donnant à ses actions la moralité qui leur manquait auparavant ».

 

« Forcé de combattre la nature ou les institutions sociales, il faut opter entre faire un homme ou un citoyen: car on ne peut faire à la fois l'un & l'autre ».

 

« homme, citoyen et religieux ».

 

« Qu’est-ce que le patriotisme? Le Patriotisme est la pratique continuelle de toutes les vertus politiques [...] C'est le sacrifice de ses biens, de ses parens, de sa famille : c'est le mépris de la vie, quand il s'agit du salut de la Cité. Qu'est-ce que le Patriotisme? Le Patriotisme est l'oubli de l'homme, pour n'être plus que citoyen. Dans le coeur du vrai Patriote, l'intérêt personnel cede sans cesse à l'intérêt général. Il immole généreusement toutes ses passions à sa passion pour la Patrie. Enfin, qu'est-ce que le Patriotisme? Le Patriotisme est l'abnégation totale de tous les sentiments qui n'ont pas pour objet le bonheur de la Cité ».

 

Page 156

 

« S'il existoit un peuple qui possédât au plus haut point les vertus sociales; qui fût doux, humain, généreux, bienfaisant; dont le caractere général fût a gaité, la vanité, l'inconstance […] ? ».

 

« Si jamais le Patriotisme prenoit racine dans le coeur de ce peuple, il ne seroit plus le même, sa constitution seroit changée ».

 

« C'est le salut de la France et non ses archives, qu'il faut consulter ».

 

« Tout doit être nouveau en France et nous ne voulons dater que d’aujourd’hui ».

 

« Pour régler les destinées du monde, vous n'avez qu'à vouloir. Vous êtes les créateurs d'un monde nouveau, dites que la lumière soit et la lumière sera ».

 

Page 157

 

« Il y a quelque chose de terrible dans l'amour sacré de la Patrie : il est tellement exclusif, qu'il immole tout sans pitié, sans frayeur, sans respect humain, à l'intérêt public ».

 

« Pour épargner des fers aux malheureux mortels,

Rompons, brisons les fers des charmes paternels;

Et bien que juste enfin ou barbare on me nomme,

Soyons père du peuple, et non père d'un homme ».

 

« Du sang qui se révolte étouffer le murmure,

Se vaincre; à la patrie asservir la nature.

Le sentiment aux lois, et l'homme au citoyen;

Voilà le digne effort de ton coeur et du mien ».

 

Page 158

 

« on seroit tenté de le regarder [...] comme une espèce différente ».

 

« de former des Français, de faire adopter à la nation une physionomie qui lui soit propre et particulière ».

 

Page 159

 

« C'est ce qu'elle a commencé à opérer avec un succes que les esprits les plus pénétrans ne pouvoient pas même prévoir ».

 

« dans toutes les conditions et dans toutes les rangs ».

 

« Cette étrange domination expira le 14 juillet 1789 ».

 

« l’intérieur de leurs familles », « l’exercice des vertus domestiques ».

 

« de la décence, de la gravité […] de la simplicité ».

 

« Déjà l'amour de la liberté a fait des français un peuple entièrement nouveau ».

 

Page 160

 

« Une révolution qui entraîne un changement total dans les opinions politiques, peut amener, en très-peu de temps, un pareil changement dans le gouvernement et dans les lois ... mais quand il s'agit de détruire des opinions religieuses, des usages de la vie privée, dont l'habitude a fait une espèce de besoin, alors il faut des siècles ».

 

Page 161

 

« ne saurions-nous pas faire pour la vérité et la liberté ce que vous avez fait si souvent pour l'erreur et l'esclavage? ».

 

« "Ce qu'ont fait les imposteurs au nom de Dieu, au nom des rois, pour asservir les esprits et captiver les hommes, faites-le, leur dirais-je, au nom de la liberté et de la patrie ».

 

Page 162

 

Marat quoted in English in H.C. Barnard, Education and the French Revolution (Cambridge, 1969), p. 105.

 

« instruction publique », « éducation nationale »

 

« Toute la doctrine consiste donc de s’emparer de l’homme dès le berceau, & même avant sa naissance; car l’enfant qui n’est pas né appartient déjà à la patrie. Elle s’empare de tout l’homme sans le quitter jamais, en sorte que l’éducation nationale n’est pas une institution pour l’enfance, mais pour la vie toute entière ».

 

Page 164

 

« Ainsi la force de la tragédie nationale ou patriotique est d'être la seule capable de faire revivre au sens propre du mot les vertus anciennes et de donner aux descendants des grands hommes la possiblité de représenter sur le théâtre le modèle que le descendant doit assumer ensuite dans la vie ».

 

Page 167

 

« comme des tables descendues du ciel, qu'il faut adorer et croire ».

 

« leurs catéchismes, par leurs procesions […] par leurs cérémonies, leurs sermons, leurs hymnes, leurs missions, leurs pélérinages, leurs patrons, leurs tableaux, et par tout ce que la nature et l'art mettaient à leur disposition ».

 

Chapter VI

 

Page 169

 

« en so que regardo la pus aisado é proufitablo que-l paure mounde d'aqueste payis, posquesso dire autapla coumo le de las autros nacius, Francesos, Espaignolas, Italhénos, &c ‘nous augén parla in nostro proprio lengo, de lai grandous de Dieu, é deis Articles de nostro cresenço.’ […] Quin defaut abiô le lengatge de Toulouso, per n'estre pas digne de pourta la paraulo de Dieu, autapla coumno touti les autres? Més qu'abiô fait le paure popple d'aqueste payis, que nou meritesso pas la counsoulaciu é l'aunou, d'augi parla claromen en sa proprio lengo, d'un affa ta gran coumo es le del salut eternal? A beray dire, l'esperienço […] nous enseigno que nou y a lengatge que doune may din le cor, é que toque may al biu, que le maternel ».

 

« Le fédéralisme et la superstition parlent bas-breton; l'émigration et la haine de la République parlent allemand; la contre-révolution parle l'italien et le fanatisme parle le basque. Casson ces instruments de dommage et d'erreur ».

 

Page 171

 

« il n'est aucune Puissance capable de réformer les façons de parler consacrées par l'usage ».

 

« La division des langues ne fait la séparation des royaumes ».

 

« … la causa damnada / de nosta lenga mesprezada… Cadun la leix e desempara. / Tot lo mond l’apera barbara ».

 

Page 172

 

« A quoi nous servira d'avoir anéanti les divisions des provinces, tant que, dès la première phrase, on pourra dire: celui-ci est Provençal, et celui-là Picard? ».

 

Page 175

 

« Nous n'avons plus de provinces, et nous avons encore environ trente patois qui en rappellent les noms ».

 

« Un tyran de Rome voulut autrefois introduire un mot nouveau; il échoua, parce que la législation des langues fut toujours démocratique ».

 

Page 177

 

« abus des mots ».

 

« un projet vaste […] de révolutionner notre langue ».

 

Page 178

 

« Bientôt les Français n'auraient plus parlé la même langue ».

 

« Les municipalités des pays où ces troubles ont lieu pensent qu'ils naissent 1. de l'ignorance de la langue ».

 

Page 182

 

« Mais acos aro que soun regné ba flouri dins aqueste Rouyalmé, acos aro, anaquesto époquo miraculouso […] La Franço sera la premeiro qu'en se randen libro respendra & proupagara la lei de nostré Seigné […] & aital s'accoumplira lou desir de nostré Redemptou, lou noum del Seignou, del Dieus tout puissent sera respendut & sanctificat premieiroment sur touto l'Europo, & d'aqi gagnara toutos las brancos de l'unibers […] Dieus a ausit nostré serment, es escrix sul libré de bido, es stal agréable al Cel, a rexouit toués lous martyrs qu'abié espoutit l'ancien despotisme, l'ancieno tyrannio ».

 

« toute la puretat de l'Ebanxeli ».

 

« la Franço se pouirié pas milou coumpara qu'a naquelo Sion triumphanto, à naquello Sion celesto dount parlo l'Escrituro ».

 

Page 183

 

« lou clerjat, grossa bestia qé a la testa rouja, las griffas viouletas, tout lou resta d'aou cor negré, é la couéta bigarada dé plusiurs coulours ».

 

Page 185

 

« la forme du prêche, laïcisée ».

 

« connaissance épurée de la religion ».

 

« Quelle serait l'importance religieuse et politique de détruire entièrement ce patois? ».

 

Page 186

 

« double devoir de chrétien et de citoyen ».

 

« beaucoup de nos mauvais Prêtres avaient traduit la pluspart de nos Décrêts, qu'ils en avoient tronquées ou envenimées les Dispositions, et étaient ainsi parvenûs a rendre notre Constitution odieuse non seulement aux Gens de nos Campagnes mais encore a ceux de Belges et flamands nos voisins ».

 

« Les paroissiens tremblent à l'aspect d'un pasteur, qui ne paraît à leurs yeux que comme le sultan de Constantinople ».

 

« c'est avec cet instrument barbare de leurs pensées superstitieuses que les prêtres et les intrigants les tiennent sous leur empire, dirigent leur consciences et empêchent les citoyens de connaître les lois et d'aimer la République ».

 

« Personne n'écrit en patois, à moins que ce ne soit quelque curé ou plutôt quelque moine missionnaire ».

 

Page 187

 

« Quelque chose de singulier, c'est que nos paysans ne connaissent guère Dastros, et ceux d'entre eux qui lisent le moins mal ne peuvent absolument pas le lire. Il n'en est pas de même des cantiques, quelque bêtes qu'ils soient […] on voit que nos paysans ont moins de peine à lire dans leur patois tout ce qui entretient leur pécorisme et leurs fausses idées sur la religion ».

 

Page 188

 

« Si Dieu lui laissait le choix ou du don des miracles ou du langage provençal, il choisirait plutôt de bien parler ce langage, afin de pouvoir instruire plus fidèlement son peuple ».

 

« Si vous ne savez pas le patois, que venez-vous faire ici, sots que vous êtes? ».

 

Page 189

 

« d'autres quoy qu'originaires du païs Armorique ne sçauent la proprieté de plusieurs mots de leur langue maternelle, entremeslans des mots François auec des terminaisons Bretonnes qui ne s'entendent de la pluspart des auditeurs ».

 

Page 192

 

Grégoire quoted in English in Alyssa R. Sepinwall, “Regenerating France, Regeneration the World: The Abbé Grégoire and the French Revolution, 1750-1831,” Ph.D. dissertation, Stanford University, 1998, p. 61.

 

Grégoire quoted in English in John W. Kurtz, John Frederic Oberlin (Boulder, Colo., 1976), pp. 230-31, and 276-77.

 

Page 195

 

« Le peuple doit connaître les lois pour les sanctionner et leur obéir ».

 

« Un mot insidieusement traduit peut changer totalement le sens d'une loi ».

 

« Quelque bien que la loi soit expliquée au peuple, il l'interpretera mal, il souçonnera d'infidelité l'explication qu'on lui en donne, ou si quelqu'un, en qui il a de la confiance, la lui explique, il s'en rapportera d'abord à lui, mais ensuite perdant de vue cette explication, il se voit obligé de s'en tenir à ses propres idées, d'interprêter lui-même selon ses intérêts personnels, il ne pourra jamais croire que la loi ne doive pas être selon qu'il la conçoit ».

 

« le législateur a seul le droit d'interpréter la loi ».

 

« il peut arriver que l'instructeur sans le vouloir donne dans le faux ou même que le décret bien expliqué, soit mal conçu par les auditeurs presque tout illitérés ».

 

Conclusion

 

« Nous n'avons pas à renoncer à la nation. La France ne peut pas vivre sans avoir son identité propre. Le peuple français ne peut pas vivre comme un peuple dont le destin serait de se fondre parmi les autres ».

 

D’Azeglio quoted in English in Eric Hobsbawm, Nations and Nationalism Since 1780 : Programme, Myth, Reality (Cambridge, 1998), p. 44.

 

« des impressions uniformes et communes ».

 

« de former des Français, de faire adopter à la nation une physionomie qui lui soit propre et particulière ».

 

Page 204

 

Tallien quoted in Rogers Brubaker, Citizenship and Nationhood in France and Germany (Cambridge, Mass., 1992), p. 7.

 

Page 205

 

« Qu'importent au peuple d'Alsce, qu'importent au peuple français les conventions qui, dans les temps du despotisme, on eu pour l'objet d'unir le premier au second? Le peuple alsacien s'est uni au peuple français, parce qu'il l'avait voulu; c'est donc sa volonté seule et non pas le traité de Munster qui a légitimé l'union ».

 

Renan quoted in English translation from Ernest Renan, « What is a Nation? », in Geoff Eley and Ronald Grigor Suny, eds., Becoming National: A Reader (Oxford, 1996), pp. 42-55, at 53.

 

Page 206

 

« un moyen infaillible de communiquer incessament, tout-à-l'heure, à tous les Français à la fois, des impressions uniformes et communes ».

 

Page 208

 

Blanqui quoted in English in Eugen Weber, Peasants into Frenchmen: The Modernization of Rural France (Stanford, 1976), p. 9.

 

Educators quoted in English in Weber, p. 68.

 

Page 210

 

Nora quoted in English in Gérard Noiriel, The French Melting Pot: Immigration, Citizenship and Naitonal Identity, trans. Geoffroy de Laforcade (Minneapolis, 1996), p. 3.

David A. Bell

Sidney and Ruth Lapidus

Professor in the Era of

North Atlantic Revolutions

 

Department of History

 

Princeton University

 

 

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